Originaire de Grande-Bretagne, le mouvement « No Mow May » séduit de plus en plus de Français soucieux de préserver la biodiversité de leur pelouse.
Depuis quelques années, une nouvelle pratique écoresponsable s’invite dans nos jardins : le « No Mow May », ou « mai sans tonte ». Né en Grande-Bretagne en 2019, ce mouvement encourage les propriétaires de pelouses à laisser leur tondeuse au garage pendant tout le mois de mai. Explications.
Le mois de mai est synonyme de retour des beaux jours et, pour nombre d’entre nous, de reprise des séances de tonte. Toutefois, les professionnels et les défenseurs de l’environnement nous incitent à délaisser cette activité durant cette période. En effet, le mouvement « No Mow May », qui se traduit par « mai sans tonte », prend de l’ampleur en France après avoir vu le jour outre-Manche il y a six ans. Son objectif ? Favoriser la biodiversité au sein même de notre gazon.
Laisser s’épanouir la vie sauvage
À l’initiative de ce mouvement, on retrouve l’ONG britannique Plantlife, qui souhaite venir en aide aux papillons et aux abeilles en leur offrant davantage de « nourriture vitale », comme indiqué sur leur site internet. Ainsi, ils invitent les particuliers à cesser la tonte en mai afin de « laisser les plantes sauvages prendre une longueur d’avance sur l’été ».
Selon Alexandre Barraud, chargé de recherche au sein de l’ONG Pollinis, cette démarche répond à un constat alarmant : « Depuis 20 à 30 ans, on observe des déclins importants d’insectes, avec une diminution de 70 à 80% de leur population ». Parmi les causes évoquées, on retrouve les pesticides, les activités humaines et la perte d’habitats et de ressources.
Des initiatives locales
Certaines villes françaises ont déjà adopté cette pratique, à l’image de Saintes (Charente-Maritime), qui invite ses habitants à ne pas tondre leur pelouse (ou une partie) pendant tout le mois de mai. « On effectue une première tonte pour alléger les pousses d’hiver, puis on laisse la nature suivre son cours », explique Charlotte Toussaint, adjointe au maire chargée de l’environnement.
Les jardins publics parisiens se sont également mis au vert en réduisant la tonte pendant le printemps, notamment au Jardin des Plantes. Noëlle Parisi, responsable technique, constate que « lorsque la saison des floraisons arrive, de nombreux insectes viennent butiner sur la prairie ». Elle ajoute qu’un gazon tondu à 4 centimètres ne présente pas de vie.
Tondre moins souvent et moins ras
Au-delà du mois de mai, les professionnels recommandent de tondre moins fréquemment et moins court lorsque les beaux jours sont là. Adrien Felsmann, paysagiste à Toulouse, explique que « si on taille le gazon très régulièrement, il ne s’adapte pas à la sécheresse ». Il préconise donc de laisser pousser l’herbe et de ne tondre que certains endroits comme les passages ou les zones de jeu.
En somme, le mouvement « No Mow May » invite chacun d’entre nous à repenser notre rapport à la tonte et à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement pour favoriser la biodiversité dans nos jardins. Alors, prêts à relever le défi ?