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L’Élysée a annoncé lundi 17 mars que la mise en service du premier réacteur EPR2 interviendrait « d’ici 2038 », soit un rapport de trois ans par rapport à l’objectif initial de 2035. Cette annonce intervient alors que des interrogations émergentes sur la conformité des matériaux utilisés sur le chantier de la centrale de Penly (Seine-Maritime), où doivent être construits les deux premiers réacteurs de nouvelle génération.
Initialement prévu pour 2035, le lancement du premier EPR2 est désormais attendu « d’ici 2038 », selon l’Élysée. Lors du conseil de politique nucléaire présidé par Emmanuel Macron, l’exécutif a précisé les grandes lignes du financement des futurs réacteurs. Le programme prévoit la construction de six EPR2, avec une option pour huit autres d’ici 2050. L’État financera au moins la moitié des coûts par un prêt bonifié. Ce modèle s’inspire du financement validé par l’Union européenne pour la centrale tchèque de Dukovany.
Alors que la filière nucléaire mise sur cette nouvelle génération de réacteurs pour assurer la production d’électricité bas carbone, des questions techniques émergentes autour des matériaux utilisés sur le chantier de Penly. Une enquête menée par le média Reporterre a révélé que du béton non conforme aurait été utilisé pour certaines structures du site.
L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a confirmé ces informations et a avancé une inspection prévue sur le génie civil. Selon Christophe Quintin, inspecteur en chef de l’ASNR, l’analyse porte sur deux points : la conformité du granulat du béton aux spécifications techniques et la surveillance exercée par EDF sur son prestataire, l’entreprise Eiffage.
EDF a reconnu avoir détecté des écarts sur la composition du béton, notamment une teneur en silex insuffisante. Ce paramètre est crucial en milieu humide, où un mauvais dosage peut entraîner une altération prématurée du matériau, un phénomène connu sous le nom de « cancer du béton ».
L’exploitant du site, EDF, assure toutefois que ces anomalies concernent uniquement les blocs cubiques pluvieux destinés à la digue de protection et non les bâtiments nucléaires eux-mêmes. La phase principale de construction n’ayant pas encore débuté, les autorités de sûreté subiront d’intensifier leurs inspections une fois les travaux nucléaires entamés. « EDF devra démontrer comment il compte gérer la variabilité des granulats marins pour assurer la conformité aux exigences réglementaires », souligne l’ASNR dans un article de Ouest France.
Le chantier de l’EPR2 à Penly constitue un enjeu clé pour l’avenir du nucléaire en France. Après les difficultés rencontrées sur l’EPR de Flamanville, dont la mise en service a été repoussée à 2024 après de nombreux retards et surcoûts, la filière doit démontrer sa capacité à maîtriser les coûts et les délais.La vigilance des autorités reste forte sur la qualité des matériaux et le respect du cahier des charges.
Écrit par: Thémis Linet